Nos programmes d’éducation culinaire ne pourraient pas exister sans des chefs bénévoles engagés qui transmettent leur passion aux jeunes. Parmi eux, la cheffe Nikandre « Niki » Kopcke incarne parfaitement cet esprit de partage.
Diplômée de la London School of Economics en études de genre et spécialisée dans le développement international et les problématiques liées aux migrants, Niki a toujours voulu mettre son énergie au service des autres.
Elle a notamment fondé Mazi Mas, un restaurant à Londres qui offrait des opportunités aux femmes migrantes, tout en conseillant des entreprises alternatives antigaspillage.
Aujourd’hui installée en France, elle continue d’allier cuisine et engagement social. Son implication auprès de La Tablée des Chefs témoigne de son envie de transmettre aux jeunes bien plus que des recettes : une vision engagée et joyeuse de la cuisine.
Dans cet entretien, elle nous raconte ses inspirations, son expérience en tant que bénévole pour La Tablée des Chefs et ce qui la pousse à donner de son temps pour les autres.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Niki, je suis cheffe de cuisine et coordinatrice de projet de l'association LE RECHO. Mon travail est axé sur la coordination de projets, mais toujours dans le domaine culinaire. J’utilise la cuisine pour mobiliser des populations dites invisibles, comme les sans-abris. J’ai toujours été passionnée par la cuisine, notamment grâce à mes origines grecques, où la nourriture a une place centrale. Cuisiner, nourrir et partager sont des valeurs essentielles pour moi.
Comment as-tu découvert La Tablée des Chefs et qu’est-ce qui t’a donné envie de rejoindre les Brigades Culinaires ?
J’ai découvert La Tablée des Chefs l'année dernière en étant invitée à faire partie du jury pour une finale des Brigades Culinaires. L’éducation culinaire me passionne, alors quand on m’a proposé de m’impliquer dans ce programme, j’ai tout de suite accepté.
Je donne des cours au collège Jean Jaurès à Pantin dans le cadre d’un engagement d’un an. J’enseigne aux élèves comment cuisiner et prendre plaisir à le faire. Je participe aussi ponctuellement à des ateliers en foyer avec le programme Cuisine Ton Avenir.
Qu’est-ce que tu veux transmettre aux élèves ?
Avant tout la joie de cuisiner. Je veux qu’ils aient du plaisir à cuisiner et qu’ils aient envie de continuer à la maison. L’éducation culinaire est aussi essentielle pour l’avenir, notamment face aux enjeux climatiques. L’alimentation est un enjeu clé des prochaines années, et il est crucial que chacun sache cuisiner.
Es-tu engagée dans d’autres initiatives sociales ?
Oui, plusieurs. Je suis cheffe de cuisine pour le Secours Catholique et je participe à diverses actions d’aide alimentaire. Je crois profondément que bien se nourrir est un droit universel.
Qu’est-ce qui te motive à donner de ton temps à plusieurs entités ?
J’ai beaucoup d’énergie et je trouve du sens dans l’entraide. Je ne suis pas engagée dans un seul projet parce que j’aime découvrir différentes initiatives et rencontrer des personnes d’horizons variés. J’adore les échanges et les rencontres. Le plus grand défi, c’est la fatigue, surtout quand on a un travail à plein temps à côté. Mais paradoxalement, ces ateliers me donnent énormément d’énergie. Je repars toujours heureuse et pleine d’espoir.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes pour les encourager à cuisiner au quotidien ?
Ne pas avoir peur de se tromper et d’expérimenter. La cuisine, c’est un espace de liberté où il ne faut pas toujours suivre une recette à la lettre.
Pourquoi est-il important d’éduquer les jeunes à la cuisine en milieu scolaire ?
Parce que cuisiner et se nourrir, c’est la base de la vie. C’est une compétence essentielle qui devrait être enseignée partout. En apprenant à cuisiner, on reprend le contrôle de son alimentation et on réduit notre dépendance aux grandes entreprises agroalimentaires.
Un mot pour les chefs qui hésitent à s’engager ?
Foncez ! Vous allez recevoir de cette expérience mille fois plus que ce que vous donnez. C’est une aventure humaine extraordinaire.