Santé mentale et alimentation : un lien à mieux nourrir
- charlottedefrasne4
- il y a 18 heures
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Dernière mise à jour : il y a 2 heures
Longtemps, la santé mentale a été reléguée au second plan, perçue comme un sujet intime, voire honteux. Aujourd’hui, elle s’impose comme une priorité nationale. Car elle influence tout : la réussite scolaire, les relations sociales, la capacité à se projeter dans l’avenir.
La Journée mondiale de la santé mentale, c’est l’occasion de parler sans détour d’un sujet qui nous concerne tous : comment prendre soin de soi, et surtout des jeunes, qui sont les plus touchés aujourd’hui.On connaît les pistes classiques : sport, sommeil, accompagnement médical, mais un levier simple, quotidien, reste souvent négligé : l’alimentation.

Ce que nous mangeons agit aussi sur notre esprit
Quand on parle d’alimentation, on pense au corps : au poids, à la prévention des maladies, à l’énergie. Mais les recherches récentes montrent que ce que nous mangeons agit aussi directement sur notre cerveau, nos émotions et notre équilibre psychique.
Le lien passe en grande partie par le microbiote intestinal, cet ensemble de milliards de bactéries vivant dans nos intestins. Surnommé le “deuxième cerveau”, il influence la production de neurotransmetteurs comme la sérotonine, essentielle à la régulation de l’humeur, du stress et du sommeil.Une alimentation variée, riche en fibres et en nutriments essentiels, contribue à un microbiote plus diversifié — et donc à un meilleur équilibre émotionnel.
Sans tomber dans la “liste miracle”, certains nutriments jouent un rôle reconnu dans le bon fonctionnement du cerveau :
Les oméga-3, présents dans les poissons gras (saumon, sardines, maquereaux) ainsi que dans les noix et graines (lin, chia), participent à la santé du cerveau et sont associés à une réduction du risque de troubles dépressifs.
Le magnésium, contenu dans les légumes secs, les amandes, les noix de cajou et le chocolat noir, aide à réguler le stress et à stabiliser le système nerveux.
Les vitamines du groupe B (B6, B9, B12), que l’on trouve dans les céréales complètes, les œufs, les légumes verts et les légumineuses, contribuent à la production d’énergie et à la régulation de l’humeur.
À l’inverse, les régimes riches en produits ultra-transformés — plats industriels, snacks, boissons sucrées — sont associés à une hausse d’environ 30 % du risque de symptômes dépressifs récurrents, selon l’Inserm. Ces aliments favorisent l’inflammation chronique, qui affecte aussi le système nerveux.
Mais la relation n’est pas à sens unique : la dépression peut également conduire à une alimentation déséquilibrée. D’où l’importance de comprendre ce lien, sans culpabilité.
Comment mieux se nourrir pour mieux se sentir
Bien manger n’est pas une question de perfection, mais d’équilibre et de conscience.
De petits ajustements peuvent déjà améliorer le moral et l’énergie :
✅ Varier les aliments et jouer sur les couleurs pour diversifier les apports.
✅ Réduire les produits ultra-transformés et privilégier les aliments bruts, riches en fibres.
✅ Intégrer des “aliments du moral” comme les noix, les légumineuses, les fruits frais, le chocolat noir ou les poissons gras.
✅ Prendre le temps de savourer ses repas, sans écrans, dans le calme.
✅ Transformer le repas en moment de pause et de partage, plutôt qu’en simple nécessité.
Des gestes et des choix pour une santé mentale durable
La santé mentale et l’alimentation sont liées, mais agir sur ce lien demande un engagement à plusieurs niveaux. Individuellement, il suffit parfois de gestes simples : varier ses repas, réduire les aliments ultra-transformés, prendre le temps de manger, partager un moment autour d’un repas. Ces petits ajustements peuvent avoir un impact concret sur notre bien-être.
Collectivement, il faut créer les conditions qui rendent ces choix possibles : améliorer l’accès à une alimentation de qualité, soutenir les initiatives locales comme les cantines, marchés ou jardins partagés, et développer l’éducation culinaire dès le plus jeune âge. Ce sont ces actions, à la fois personnelles et collectives, qui permettent de nourrir le corps et l’esprit.
La santé mentale ne se résume pas à ce que nous mettons dans notre assiette mais donner à chacun les moyens de mieux se nourrir, c’est offrir une vraie force pour vivre mieux.
Sources :